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Assurance-chômage : l’État seul maître à bord

Avec la reprise en main du dossier des parcours professionnels et de l’emploi des seniors, c’est donc le deuxième gros dossier social dont le gouvernement s’adjuge la gestion.

Comme on pouvait le redouter, les nouvelles règles d’indemnisation du chômage seront fixées par décret au lieu de faire l’objet d’une négociation entre les partenaires sociaux. C’est encore un coup porté au dialogue social, pour des raisons largement politiques qui n’ont rien à voir avec la situation financière de l’Unedic, qui prévoit de dégager un excédent de 20,6 milliards d’euros sur la période 2024-2027, en dépit de 12 milliards de ponctions de l’État pour financer l’apprentissage et France Travail. Avec la reprise en main du dossier des parcours professionnels et de l’emploi des seniors, c’est donc le deuxième gros dossier social dont le gouvernement s’adjuge la gestion.

Certes, les partenaires sociaux n’ont pas su aller jusqu’au bout d’un accord sur les parcours professionnels et l’emploi des seniors, même si deux accords nationaux interprofessionnels ont été conclus sur le compte épargne-temps (CET) et les reconversions professionnelles, qui devraient nourrir le projet de loi sur le travail attendu à l’automne. Mais cette volonté du gouvernement de piloter seul un élément essentiel de la protection sociale en France, l’indemnisation du chômage, est dérangeante, d’autant plus qu’elle a pour effet de déchirer l’accord que le patronat et plusieurs syndicats (sans la CFE-CGC) avaient conclu à l’automne 2023 pour refondre le régime d’aide aux chômeurs.

D’abord parce que l’on va constater, une fois de plus, une diminution de cette indemnisation et des conditions plus strictes pour y accéder, dans un contexte économique difficile pour de nombreux salariés, un contexte inflationniste qui ne s’améliore que lentement et des augmentations de salaires le plus souvent pesées au trébuchet. Ensuite, parce que la dimension politique du sujet n’échappe à personne, avec une nécessité de rétablir les comptes publics (les excédents de l’Unedic sont une proie tentante) et de donner des signes en matière de « rigueur » et de gestion de notre système social à une partie de l’opinion publique

À quand la nationalisation pure et simple de l’Unedic ? En réalité elle risque de s’imposer de fait, car il sera très difficile pour les partenaires sociaux de recouvrer leurs prérogatives après une telle mainmise de l’État.

-> À lire sur le site de la CFE-CGC BTP : Les chantiers de la nouvelle ministre du Travail