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LES CHANTIERS DE LA NOUVELLE MINISTRE DU TRAVAIL

Catherine Vautrin, également ministre de la Santé et Solidarités, va devoir notamment gérer le dossier du plein emploi, objectif majeur d’Emmanuel Macron. 

Nommée ministre de la Santé, Catherine Vautrin aura aussi la charge des sujets liés au Travail – un portefeuille jusqu’ici détenu par Olivier Dussopt – et des Solidarités. Pressentie brièvement comme Première ministre à l’issue des législatives de 2022, elle fait finalement son entrée en Macronie à la tête d’un grand portefeuille social. Elle entend, à ce poste, profiter de son expérience d’élue locale d’une grande intercommunalité (Reims), couplée avec celle du logement, puisqu’elle préside depuis le 31 août 2022 l’Anru, l’Agence nationale pour la rénovation urbaine.

Parmi les principaux chantiers qui l’attendent (elle pourrait bénéficier de renforts, alors que la deuxième partie du gouvernement de Gabriel Attal n’avait pas encore été dévoilée à l’heure où nous bouclions cette newsletter), figurent ceux du plein emploi et les bas salaires.

Même si cela ne dépendra pas que d’elle, sa « feuille de route » comporte « ce qui définira peut-être les deux quinquennats Macron : atteindre le plein-emploi, objectif cardinal du chef de l’État », affirme le quotidien Les Échos. L’objectif est d’arriver à 5 % de taux de chômage en 2027, alors que celui-ci a légèrement rebondi, à 7,4 % de la population active, après avoir fortement baissé depuis 2017. Et la plupart des conjoncturistes tablent sur une nouvelle hausse cette année.

Catherine Vautrin devra poursuivre les réformes liées au travail, mises en œuvre par Olivier Dussopt : celle du revenu de solidarité active (RSA), qui a durci les obligations pesant sur les allocataires, et le lancement de France Travail, en lieu et place de Pôle emploi. Interrogée par Ouest-France sur « l’acte 2 » de la réforme du marché du travail, annoncé mardi 16 janvier 2024, elle affirme que « ce chantier sera mené dans le dialogue social. Je pense qu’on peut se former à tout âge, dès lors qu’on vous aide aussi à régler votre situation personnelle. Il y a actuellement dix-huit expérimentations conduites en France dans le cadre de France Travail. Je n’hésiterai pas à généraliser ce qui fonctionne. Le Président souhaite que nous travaillions sur le renforcement du dialogue social à l’intérieur de l’entreprise. »

Elle devra aussi concrétiser les négociations entamées entre les partenaires sociaux sur le maintien dans l’emploi des salariés seniors, alors que Bruno Le Maire propose de revoir leurs conditions d’accès à l’assurance-chômage. Dans la même interview à Ouest-France, Catherine Vautrin s’est exprimée sur le sujet : « J’ai une conviction : l’émancipation passe par le travail. Le taux d’emploi en France est plus faible que celui de l’Allemagne, par exemple. Il y a dix points d’écart. Sur l’emploi des seniors, une négociation est en cours. Je ne veux pas interférer dans les discussions des partenaires sociaux. Le 27 mars au matin, nous verrons ce qui a été décidé. Le savoir-faire, mais aussi le savoir être des seniors, sont un capital précieux. »

Sur les bas salaires, 56 branches professionnelles qui ont des niveaux conventionnels de rémunération en dessous du Smic, ont jusqu’à juin pour se mettre en conformité. Évoquant, lors de sa passation avec Olivier Dussopt, un dialogue social « parfois difficile, mais toujours fécond », Catherine Vautrin a annoncé qu’elle recevrait « très prochainement les partenaires sociaux » afin d’évoquer ces questions.

Titulaire d’une maîtrise de droit des affaires, Catherine Vautrin a été élue en juin 2002 députée UMP de la 2e circonscription de la Marne. Membre de la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, elle a présidé diverses missions et est nommée rapporteur d’importants projets de loi relatifs au budget de l’économie, des finances et de l’industrie (poste et télécommunications), ou à l’initiative économique. Nommée en 2004 secrétaire d’État à l’Intégration et à l’Égalité des Chances, puis secrétaire d’État aux Personnes âgées, et enfin en 2005 ministre déléguée à la Cohésion Sociale et à la Parité, elle a ensuite siégé plusieurs années à l’Assemblée nationale.