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REDONNER DE LA COHÉRENCE AUX POLITIQUES SALARIALES

Depuis 2021, le Smic affiche une progression de 13,6 %, alors que sur la même période, le salaire des cadres et des professions intermédiaires n’a progressé que de 7 %… Il est plus que temps de s’en préoccuper.

Dans un article récent, le journal Le Monde a mis en lumière un phénomène singulier en matière de salaires en France : la « smicardisation ». En deux ans, le nombre de personnes payées au salaire minium a bondi de près de 50 %. Aujourd’hui, près d’un salarié sur cinq dans le secteur marchand non agricole est concerné, soit plus de 3 millions de personnes.

Les raisons qui expliquent cette progression sont connues : le Smic est automatiquement indexé sur l’inflation, ce qui n’est pas le cas des autres rémunérations. Depuis le 1er janvier 2021, il a été réévalué à huit reprises et affiche une progression de 13,6 %, alors que sur la même période, le salaire des cadres et des professions intermédiaires n’a progressé que de 7 % et celui des employés et ouvriers de 9 %. En outre, le Smic est quasiment exonéré de charges et donc moins coûteux pour l’employeur, mais il pèse lourd sur les finances publiques (le coût des exonérations de charges sur les salaires est passé en deux ans de 59,4 à 75,4 milliards d’euros en deux ans, selon les économistes de l’OFCE).

Cette situation pose un problème global, bien au-delà de la seule question du Smic. Le resserrement de l’écart des rémunérations crée des frustrations dans les entreprises où un sentiment de déclassement peut se diffuser dans les catégories intermédiaires. C’est la raison pour laquelle il faut redonner de la cohérence aux politiques salariales et surtout faire progresser l’ensemble des salaires.

La CFE-CGC BTP porte depuis longtemps la conviction que le salaire doit rester au centre des rémunérations. Parmi nos propositions figurent en particulier l’amélioration du fonctionnement des négociations annuelles obligatoires (NAO), la mise en œuvre d’un pacte de progression salariale au sein de l’entreprise, la revalorisation des salaires des membres de l’encadrement, car ce sont ceux qui l’ont été le moins ces dernières années, et le redéploiement progressif des allègements de cotisations sociales patronales sur l’ensemble des salaires, afin que les politiques salariales soient compatibles avec la nécessaire montée en gamme de l’économie française.

La Confédération portera naturellement ces propositions dans le cadre des premières réunions entre le nouveau gouvernement et les partenaires sociaux. Et elle sera très attentive à ce qu’elles se traduisent dans les politiques sociales qui vont être mises en place.