Adhérez

Découvrez 10 bonnes raisons d’adhérer à notre syndicat et rejoignez-nous en quelques clics

Les métiers du BTP sous forte tension

Le secteur du BTP peine à trouver ses marques dans un contexte de crise énergétique et d’inflation, auquel s’ajoute la question récurrente de la pénurie de candidats.

Jobs dating, campagne d’affichage, hausse des salaires… Les entreprises du BTP tentent de combler la pénurie de main-d’œuvre chronique dans le secteur. Et pour cause : selon la dernière étude du cabinet de conseil Mazars, les majors du BTP ont renoué avec leur niveau d’activité de 2019. En dépit de la crise énergétique et des matières premières, de l’inflation et de la réduction des marges, le BTP est encore préservé.

D’après la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail, 81 % des entreprises du BTP déclaraient en juillet dernier rencontrer des difficultés pour recruter. Dans le Bâtiment comme dans les Travaux publics, le constat est le même : « Une demande explosive de compétences sur toutes les fonctions », confirme au magazine Le Moniteur, Jérémy Randoing, consultant senior au sein du spécialiste du recrutement Fed Construction.

Formation des salariés et demandeurs d’emploi

La Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du Bâtiment (Capeb) « invite les citoyens qui sont dans d’autres secteurs et qui sont dans des impasses à suivre des formations continues et à rejoindre le bâtiment ». Globalement, les intentions d’embauches dans le secteur s’élevaient à plus de 260 000 personnes pour 2022, + 22 % par rapport à 2021, selon Pôle emploi.

Pour y remédier, le gouvernement a présenté mi-octobre la deuxième phase de son plan de « réduction des tensions de recrutement », visant notamment la formation accrue des salariés et des demandeurs d’emploi. Il envisage également la mise en place d’un titre de séjour « métiers en tension », pour faciliter le recrutement de travailleurs immigrés dans les secteurs en pénurie de main-d’œuvre comme le Bâtiment.

La double peine pour le BTP

Pour autant, les perspectives de récession économique en 2023 assombrissent le tableau. À ce problème de recrutement s’ajoutent les ruptures d’approvisionnement et la flambée des prix des matériaux, de l’ordre de 30 % à 80 %. Ces surcoûts sont difficiles à répercuter sur la facture des clients, s’accordent à penser les acteurs du BTP, qui voient leurs marges s’éroder.

Autre facteur d’inquiétude : étranglées par l’explosion des coûts de l’énergie, les collectivités locales, qui représentent 70 % de l’investissement public, commencent à remettre en question leurs projets dans le BTP. « C’est la double peine, car nous subissons déjà la baisse de mises en chantier de logements neufs », remarque la Fédération Française du Bâtiment (FFB) Occitanie. Soit une baisse de 26 % en 2022 pour les ventes de maisons neuves en secteur diffus, construites par des maîtres d’ouvrage individuels.

-> Article issu du n°145 des Cahiers du BTP. Retrouvez tous les anciens numéros des Cahiers dans la rubrique « Publications ».