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Le 1er mai, un marqueur de notre histoire sociale

La forte mobilisation de lundi a fait écho à d’autres grandes dates de l’histoire de notre pays.

On l’oublie parfois, mais l’idée de faire du 1er mai la « Journée des travailleurs » est née… aux États-Unis en 1884 à l’initiative des syndicats américains. Le 1er mai était en effet le « moving day », le jour où les entreprises renouvelaient (ou non) les contrats de travail et où les ouvriers « non renouvelés » devaient déménager pour trouver un emploi ailleurs.

Le premier combat des syndicats a été l’obtention de la journée de huit heures, ce qui provoqua la grève générale du 1er mai 1886. En 1889, la IIe Internationale Socialiste, réunie à Paris à l’occasion du centenaire de la Révolution française, décide de faire du 1er mai une journée internationale de manifestations pour la réduction de la journée de travail à huit heures, alors qu’elle est de dix heures et parfois plus dans les pays industrialisés. Le premier 1er mai international a donc lieu en 1890.

Depuis cette date, un certain nombre de 1er mai – devenu chômé et payé en 1941, sur décision du Maréchal Pétain… – ont marqué l’histoire des luttes sociales :

  • Le 1er mai 1891, dix personnes, dont deux enfants, sont tués par la troupe à Fourmies dans le Nord, alors que la manifestation des ouvriers des filatures se voulait festive avec pique-nique et bal. L’évènement connaîtra un grand retentissement dans toute la France.
  • Le 1er mai 1919 suit de près la fin de la Première guerre mondiale. Dans un climat social très tendu, malgré le vote au printemps de la loi sur les huit heures (la journée de huit heures fut introduite par la loi du 23 avril 1819, après un accord tripartite entre le gouvernement Clemenceau, la CGT et les grands employeurs), le gouvernement interdit toute manifestation ce jour-là à Paris. Entre Opéra et République, les heurts se multiplient, des barricades sont dressées et les affrontements avec la police feront deux morts parmi les manifestants. « Qui n’a pas vu Paris le 1er mai 1919, n’a rien vu », titre l’Humanité le lendemain.
  • Le 1er mai 1936 précède de près le second tour des élections législatives, qui verront la victoire du Front populaire. Elle est marquée par la première grève avec occupation d’usines décidée par les ouvriers de l’usine d’hydravions Breguet du Havre, après le licenciement de deux de leurs camarades pour cause d’absence le 1er Ce devait être le début d’une longue série de grèves avec occupation qui marqueront les mois de mai et juin 1936.
  • Le 1er mai 1968 renoue avec la tradition des manifestations sur la voie publique, interrompue en 1954 par le gouvernement Laniel en raison de graves incidents survenus le 14 juillet. Organisé par le CGT et le Parti communiste, le défilé parisien réunit 100 000 personnes entre République et Bastille. À l’époque, le climat social est tendu avec un chômage record (500 000 personnes). À partir du 13 mai, se déclenchera la plus grande grève générale en France depuis celle de juin 1936.