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LA PÉNIBILITÉ CONCERNE AUSSI LES CADRES…

Le gouvernement a préféré laisser de côté la pénibilité attachée au travail des cadres. Pourtant, on a rarement autant parlé du burn-out des cadres depuis la pandémie.

Dans l’imaginaire du travail, la pénibilité est surtout associée aux tâches physiques, accomplies dans l’usine ou sur un chantier, qui provoquent une usure des corps. Les débats autour de la réforme des retraites ont encore confirmé cette propension de la part du gouvernement à laisser de côté la pénibilité attachée au travail des cadres.

Pourtant, paradoxalement, on a rarement autant parlé du burn-out des cadres depuis la pandémie. D’après une étude de l’IFOP, 60 % des salariés jugent que leur métier a des conséquences sur leur santé mentale, avec parmi eux une surreprésentation des cadres, dont le tiers se déclarent en « détresse psychologique », selon le cabinet Empreinte Humaine. Dans son dernier essai intitulé Le grand déclassement, le sociologue Philippe d’Iribarne fait de ce désenchantement l’une des causes de la « grande démission » et de la vacance de nombreux postes sur le marché de l’emploi.

Souffrance, stress, risques psychosociaux… Quel que soit le vocable retenu, les témoignages de salariés faisant état d’une montée en puissance de la pénibilité mentale du travail se multiplient depuis deux à trois décennies. C’est souvent le fruit de mécanismes, souvent imperceptibles, qui sont au fondement des maux dont souffrent aujourd’hui nombre d’hommes et de femmes cadres en raison de leur activité professionnelle.

Et la situation ne semble pas en voie d’amélioration. Beaucoup d’entreprises traversent aujourd’hui une conjoncture difficile, avec une pression croissante sur la nécessité de préserver la rentabilité en dépit de la hausse des coûts de l’énergie et des matières premières. L’encadrement est le premier affecté par cette pression, avec du travail le week-end, une quasi obligation de devoir répondre aux mails même en dehors des heures de travail.

« Se plaindre est vu comme un manque de professionnalisme ou un signe de déloyauté, a récemment témoigné sur France Info une manageuse de 58 ans, qui a voulu rester anonyme. Les heures supplémentaires et la disponibilité totale, combien de fois on m’a dit que j’étais payée pour ça ? Alors attendre 62 ans pour partir à la retraite, c’est déjà à la limite du supportable. J’aimerais bien que ce stress lié aux responsabilités soit reconnu. »

Il est donc plus que temps que l’usure psychologique soit traitée au même niveau que l’usure physique et qu’elle soit reconnue comme un élément important de la pénibilité au travail.