Adhérez

Découvrez 10 bonnes raisons d’adhérer à notre syndicat et rejoignez-nous en quelques clics

Isabelle Vallentin : « Nous ne pouvions tolérer le moindre décalage pour les chantiers des JO »

La Directrice générale adjointe de la SOLIDEO, l’établissement public chargé des infrastructures Olympiques et Paralympiques, fait le point sur l’immense chantier olympique et en tire les premiers enseignements.

À six mois de la cérémonie d’ouverture des JO 2024, le pari sera-t-il tenu quant à la livraison des 70 ouvrages olympiques et paralympiques ?

Nous sommes dans la dernière ligne droite. À fin novembre, 10 des 70 ouvrages olympiques ont été livrés, dont une partie accueille déjà le public, à l’image du groupe scolaire de Saint-Ouen, qui a ouvert ses portes en septembre 2023. Les bâtiments du Village des Athlètes ont été réceptionnés avec des réserves fin décembre 2023, tandis que la livraison de la passerelle olympique reliant Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis a eu lieu en janvier. Nous avons débuté les visites d’observation des bâtiments des Villages des Athlètes et du Cluster des Médias dès octobre 2023, pour nous permettre d’anticiper la levée de réserves.

Quels enseignements tirez-vous du pilotage de ce chantier titanesque ?

À l’heure des premiers bilans, je ne manquerai pas de souligner la qualité de ce travail collectif, qui nous a permis de mener à bien ce projet en un temps très serré. Sur le Village des Athlètes, nous avons réalisé en six ans ce qui en aurait nécessité quinze pour un pro-jet classique. Toute la complexité de la construction des Villages des Athlètes et du Cluster des Médias a été de parvenir à coordonner, à la maille, l’intervention d’une multiplicité d’entreprises et de corps de métiers, au même moment et ce, à chaque étape du chantier. Au plus fort de l’activité sur le gros œuvre, 40 grues étaient à la manœuvre pour les travaux de terrassement du Village des athlètes et, plus de 3 500 compagnons travaillaient en même temps. En tant qu’ensemblier du chantier, nous ne pouvions tolérer le moindre décalage. Il nous a fallu mettre d’emblée une méthodologie très stricte. Nous avons créé une direction de la supervision, qui coordonne ainsi l’ensemble des projets. Parallèlement, nous avons déployé un dispositif de pilotage des risques en développant notre propre outil de gestion et de suivi du planning, afin de procéder rapidement, si nécessaire, à des ajustements. Cette rigueur nous a permis de tenir les délais et, par conséquent, les coûts et notre anticipation permanente, d’assurer la sécurité sur les chantiers.

S’oriente-t-on vers un nouveau modèle de la construction ?

Depuis le début de notre mission, nous avons imposé un cahier des charges aux constructeurs comprenant des ambitions inédites avec trois objectifs : la réduction des gaz à effet de serre, le confort en ville à horizon 2050 et la biodiversité. Cette trajectoire nous a conduit à concevoir un chantier autrement. Pour le Village des Athlètes par exemple, nous avons tenu notre objectif de réduire les émissions de CO2 de 47 % sur l’ensemble de son cycle de vie, à savoir la construction et l’exploitation. En matière de bilan carbone, nous avons privilégié le bois et les bétons bas et ultra bas-carbone.

Dans la même optique, nous avons créé un fonds « Innovation et écologie » au service de la ville de demain. À fin novembre 2023, ce fonds avait subventionné 34 projets innovants, telles que des solutions en faveur de la qualité de l’air extérieur, la récupération des eaux pluviales ou la réduction des îlots de chaleur. Toutes ces expérimentations pourront servir les prochains chantiers.

Retrouvez le Dossier spécial des Cahiers du BTP : « Paris 2024 :  une vitrine exceptionnelle pour les bâtisseurs français »