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Semaine sur 4 jours : la CFE-CGC en appui de ses militants

Secrétaire national en charge des parcours professionnels, Jean-François Foucard présente le guide CFE-CGC d’aide à la négociation de la semaine sur 4 jours en entreprise. 

La CFE-CGC est la première organisation syndicale à proposer à ses militants un guide d’aide à la négociation de la semaine sur 4 jours. Pourquoi cette démarche ? 

Des sections nous ont contacté pour une aide confédérale. Certaines souhaitaient apporter davantage de flexibilité et d’équilibre vie professionnelle-vie privée aux salariés. D’autres ont été sollicitées par leur direction d’entreprise qui voulaient modifier l’organisation du travail pour des raisons de compétitivité voire d’attractivité. Nous nous sommes rendu compte que ce changement, qui peut paraître anodin, était une évolution structurelle de la façon de travailler avec un impact systémique sur de nombreux sujets – santé, rémunération, autonomie de gestion de sa semaine et vie privée, nombre de jours de congés à la main du salarié – et donc sur les conditions d’acceptabilité par les salariés. Il fallait donc accompagner nos sections, nos délégués syndicaux et nos militants pour comprendre les implications d’une négociation, tant cela touche de nombreuses facettes du contrat de travail.

Quel distinguo entre la semaine « de » 4 jours et « en » 4 jours ?

La différence fondamentale est la durée du travail sur une journée et la répartition de l’intensité générée entre le travail et la vie privée. Dans le cas de la semaine en 4 jours, la journée de travail est plus longue. Pour 35h par semaine soit 7h par jour sur 5 jours, on passe à 8h45 par jour sur 4 jours, soit une augmentation de 25 %. C’est moins de latitude dans la gestion de sa journée et de ses contraintes personnelles. Dans le cas de la semaine de 4 jours, les personnes restent à 7h/jour soit 28h/semaine, voire montent à 32h/semaine (8h/jour). Ce qui revient à répartir l’augmentation de l’intensité tant sur la partie temps de travail que vie personnelle.

Par ailleurs, dans le cas de la semaine en 4 jours, on ne peut pas raisonnablement garder des RTT alors que cela reste possible pour la semaine de 4 jours. C’est un enjeu car les salariés qui en bénéficient considèrent cela comme un acquis avec des jours supplémentaires à leur main. La semaine de 4 jours amène ainsi 47 jours théoriques de jours supplémentaires de repos (plutôt 45 dans la pratique) mais dont la pose sera déterminée par l’organisation du travail.

Quels conseils donneriez-vous aux équipes syndicales pour négocier dans leur entreprise ?

Prendre le temps d’analyser les contraintes, les opportunités, les spécificités des métiers et des activités. Puis bâtir une solution, solliciter les salariés pour savoir ce qu’ils sont prêts ou non à accepter : durée de la journée de travail, baisse de la rémunération, maintien du télétravail et des RTT, gestion en organisation tournante, mesures spécifiques, etc. Cette négociation touche à toutes les dimensions de l’entreprise, du contenu du travail, de sa reconnaissance et de la vie des salariés. Plus les solutions seront pertinentes pour les deux parties prenantes, plus les équipes syndicales pourront convaincre les directions de tenter l’expérimentation.

-> Lire l’interview complète de Jean-François Foucard par Mathieu Bahuet sur le site de la Confédération