En l’absence d’accord entre partenaires sociaux, les 13 millions de retraités du privé n’ont pas vu leurs pensions complémentaires revalorisées au 1er novembre 2025.
Le 17 octobre 2025, le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco s’est réuni, comme chaque année, pour décider du niveau de revalorisation des retraites complémentaires des salariés du secteur privé. Mais cette fois, aucun accord n’a été trouvé entre les représentants des organisations patronales et syndicales. Conséquence de ce désaccord : le gel total des pensions complémentaires et de la valeur d’achat du point pour l’année 2026.
Le blocage s’explique par la proposition patronale de revalorisation à 0,2 %, face à une inflation à 1 %. Une proposition dénoncée comme « incompréhensible » par Christelle Thieffinne, secrétaire nationale à la Protection Sociale à la CFE-CGC. « C’est la conséquence de l’intransigeance patronale, alors que tous les résultats sont au vert », souligne-t-elle.
« Chaque administrateur formule des propositions, qui sont éclairées par les résultats et projections financières du régime, poursuit-elle. Les deux propositions totalement divergentes 1 % d’un côté, 0,2 % de l’autre, ont amené à une position du conseil d’administration à 50/50. Aucune décision ne pouvant être tranchée, il n’y a pas de revalorisation décidée. Il faut préciser que les organisations syndicales avaient proposé à la fin d’un premier vote une revalorisation à 0,8 %, afin de parvenir à un compromis plutôt qu’à une non décision. L’intransigeance patronale a refusé tout compromis et, en restant campée sur sa position initiale, a précipité ainsi vers un résultat fatal. »
La CFE-CGC va rapidement activer tous les outils à sa disposition pour garantir le respect des règles de la gestion paritaire et obtenir la revalorisation attendue de la valeur de service du point en assurant son application, possiblement avec rattrapage, au 1er novembre 2025. Mais ce désaccord est de mauvais augure pour la conférence sur les retraites et le travail, estime Christelle Thieffinn. « Nous avons eu en face de nous une partie patronale au comportement similaire à celui observé durant le conclave : sans aucune vision, déconnectée du contexte économique et social actuel, qui veut toujours plus et donner de moins en moins, et qui refuse toute forme de compromis. Je pense que cette attitude est problématique pour la prochaine conférence sociale ainsi que les concertations et négociations à venir. Elle ne fait que crisper tout le monde. »
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