Plus d’un tiers (37 %) des cadres parents d’enfants mineurs déclarent rencontrer des difficultés à concilier vie personnelle et professionnelle.
Renoncement aux loisirs, report ou annulation de rendez-vous médicaux, perte d’opportunités professionnelles (évolution, promotion)… 37 % des cadres parents (c’est-à-dire, avec un ou plusieurs enfants mineurs au foyer) confient avoir de plus en plus de mal à concilier vie personnelle et professionnelle, révèle une étude publiée le 3 septembre par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec)*. Soit 10 points de plus que leurs collègues sans enfants.
Ces difficultés de conciliation parentalité-travail touchent indistinctement pères et mères mais s’accentuent significativement avec la présence d’enfants en bas âge : elles concernent en effet 45 % de ceux ayant des enfants de moins de 6 ans, contre 41 % de leurs homologues ayant des enfants de 6 à 10 ans. Un taux qui baisse à 36 % pour les parents d’enfants de 11 à 14 ans, et 29 % pour ceux d’enfants de 15 à 17 ans.
Pour faciliter leur parentalité, les cadres placent la flexibilité organisationnelle au cœur de leurs attentes vis-à-vis des employeurs. Mais paradoxalement, même lorsqu’une entreprise fait preuve de souplesse et répond aux besoins de ces parents, la flexibilité obtenue génère quand même une charge mentale supplémentaire qui déborde largement du cadre professionnel.
Les mères plus impactées mentalement
L’inégale répartition des responsabilités familiales pèse particulièrement lourdement sur les mères cadres, qui assument davantage la gestion des imprévus du quotidien parental : une sur deux prend en charge les enfants malades, quand seulement un père sur cinq assume cette responsabilité. Ce déséquilibre a des répercussions directes sur leur bien-être psychologique, puisque 62 % d’entre elles (et 64 % des mères célibataires) déclarent souffrir d’épuisement professionnel, contre 53 % des pères.
En raison de leur parentalité, beaucoup de cadres manquent des événements informels (pots, afterworks) et déclinent des projets ou des opportunités de formation : 44 % indiquent y renoncer fréquemment ou occasionnellement, un chiffre qui grimpe à 53 % parmi les parents d’enfants de moins de 6 ans, contre seulement 35 % pour les autres cadres. Enfin, 30 % des cadres parents estiment avoir manqué des opportunités concrètes d’évolution ou de promotion professionnelles, soit 7 points de plus que les autres cadres. Un écart qui en dit long sur les freins systémiques à leur progression de carrière.
-> Retrouvez l’article de François Tassain sur le site de la Confédération