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Olivier Salleron : « Les pouvoirs publics vont devoir faire preuve de davantage d’audace »

Le Président de la Fédération française du bâtiment (FFB) expose ses priorités pour le secteur et ses espoirs en matière de rénovation énergétique et d’innovation technologique.

Les dernières mesures adoptées dans le budget de la loi de Finance 2025 vous paraissent-elles suffisantes pour enrayer la crise du Bâtiment ?

Le retour au prêt à taux zéro (PTZ), l’exonération transitoire des donations et successions, l’abaissement du plafond de la réduction de loyer de solidarité (RLS) et le maintien du budget de MaPrimeRénov’ à 2,3 milliards d’euros… Toutes ces mesures vont nous permettre de maintenir le cap pour revenir à l’équilibre, mais ne produiront pleinement leurs effets positifs qu’en fin d’année. Pour enrayer l’effondrement des permis de construire des deux dernières années – le nombre de mises en chantier devrait avoisiner 280 000 unités en 2024, un niveau jamais atteint depuis trente ans –, les pouvoirs publics vont devoir faire preuve de davantage d’audace. En commençant par donner le temps à la filière d’intégrer la règlementation RE2020 et de l’appliquer sans surcoûts. Face à la forte hausse de la demande de logement et à la baisse des aides à la construction et à la rénovation, le gouvernement doit relancer le secteur du neuf qui représente environ 45 % de l’activité du bâtiment avec la création du statut de bailleur privé. Ce statut permettrait de financer l’achat de milliers de logements pour les louer.

La rénovation énergétique va-t-elle contribuer à la relance du secteur ?

Nous devons accélérer, en même temps, la construction dans le neuf, le logement social et le biosourcé à partir du bois, mais aussi la rénovation énergétique des logements résidentiels, des bâtiments publics et administratifs et des monuments historiques. Dans ce marché global évalué à 200 milliards d’euros dans le bâtiment, celui de la rénovation dans son ensemble représente 55 % de nos activités, dont près de 30 % – soit 60 milliards d’euros – pour la rénovation énergétique. Ce dernier segment d’activité va rapidement monter en puissance au cours des prochaines décennies pour atteindre les objectifs zéro carbone en France d’ici 2050. Pour relancer l’investissement dans la rénovation des passoires thermiques, il faut donc renforcer les aides à la rénovation qui, in fine, rapportent huit fois plus qu’elles ne coûtent à l’État.

Quel est l’impact de la digitalisation et de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur de la construction ?

Aujourd’hui, les entrepreneurs du secteur qui ont la cinquantaine baignent dans le numérique depuis l’âge de 20 ans et les plus jeunes, de moins de 30 ans, qui arrivent sur le marché n’utilisent que des applications, y compris pour l’assistance technique des fournisseurs. Dès 2018, nous avons créé un groupe de travail sur l’intelligence artificielle (IA), pour mieux appréhender ses domaines d’application dans le bâtiment, comme le développement des modèles numériques des bâtiments (BIM) alliés aux outils de l’IA. Actuellement, nos centres d’apprentissage sont pleins. Nous avons dépassé la barre des 100 000 apprentis dans le BTP et celle des 70 000 dans les lycées techniques.

–> Lire l’interview complète d’Olivier Salleron dans le dossier «Le BTP à la recherche d’une sortie de crise » des Cahiers du BTP