Adhérez

Découvrez 10 bonnes raisons d’adhérer à notre syndicat et rejoignez-nous en quelques clics

Ne pas fragiliser la protection des salariés…

Des débats politiques de tous bords monte cette petite musique lancinante : baisser à tout prix les dépenses sociales. Il nous faut rester très attentifs afin que les salariés ne soient pas les payeurs en dernier ressort… 

100 milliards d’euros entre 2026 et 2029… Tel est le montant d’économies que le gouvernement veut dégager dans les dépenses publiques pour redresser les finances du pays. C’est un objectif extrêmement ambitieux dont on peut raisonnablement douter qu’il soit atteignable. Mais des débats politiques de tous bords monte cette petite musique lancinante : baisser à tout prix les dépenses sociales.

Les récents débats sur la remise en cause de l’abattement fiscal pour les retraités s’acquittant de l’impôt sur le revenu (dont beaucoup d’anciens cadres) sont un parfait exemple de la politique du « rabot », à l’heure même où les partenaires sociaux sont en train de discuter d’une révision éventuelle de la réforme des retraites. Si elle était mise en œuvre dans sa version initiale (ce qui paraît douteux, compte-tenu des réactions nombreuses hostiles à ce projet), cette mesure rapporterait 5,3 milliards d’euros aux finances publiques.

S’attaquer aux dépenses sociales est un exercice complexe. En 2024, alors que nous étions déjà en période de rigueur budgétaire, elles ont augmenté de 39 milliards d’euros pour atteindre près de 750 milliards d’euros. Tous les postes de dépense ont été à la hausse : les dépenses de retraite (+ 24 milliards), les minimas sociaux et les allocations, les dépenses au titre du chômage (+ 2 milliards), les prestations de santé (+ 7 milliards)…

Où tailler, à qui demander des sacrifices ? Aux retraités, aux salariés, aux chômeurs, aux malades ? Cela ne signifie pas qu’il faille quelques ajustements ou rationalisations, mais il faut aussi tenir compte du contexte économique et social. L’environnement économique global se dégrade, les incertitudes auxquelles sont confrontées les entreprises, en raison notamment de la guerre tarifaire engagée par les États-Unis va freiner leurs investissements et leurs embauches. De nombreux plans de suppression d’emplois sont en préparation (comme dans la sidérurgie…), la construction est en berne, l’automobile est en crise, le financement de l’apprentissage est raboté. Des populations entières de salariés et de cadres vont être fragilisées dans les mois qui viennent. Ce n’est donc pas le moment d’agrandir les mailles du filet social qui les protège.

Nous serons évidemment très attentifs à toutes les mesures d’économie touchant les dépenses sociales dans le cadre du budget 2026 et suivants, afin que les salariés ne soient pas les payeurs en dernier ressort…