Les salariés s’arrêtent plus souvent et les arrêts sont de plus en plus longs. Les risques psychosociaux sont la première cause de ces arrêts longs.
Le cabinet de conseil WTW a publié son 7e baromètre de l’absentéisme dans le secteur privé, réalisé sur la base de l’analyse de 2 000 entreprises représentant 430 000 salariés.
- Avec un taux global de 5,1 %, l’absentéisme progresse de +3 % par rapport à 2023. Si la fréquence des arrêts diminue légèrement, leur durée moyenne s’allonge, atteignant désormais 24,1 jours. Près de 35 % des salariés se sont arrêtés au moins une fois dans l’année, un chiffre en constante augmentation depuis 2020.
- 94 % des arrêts sont dus à la maladie. Si les accidents de travail, de trajet et les maladies professionnelles représentent seulement 6 % des arrêts, ils contribuent pour 17 % à l’absentéisme, compte tenu d’une durée d’absence plus de 3 fois plus longue (71 jours contre 21 jours pour la maladie). Les secteurs du transport, de la construction, de la santé et de la restauration restent les plus touchés par les accidents de travail.
- En 2024, 6 % des arrêts dépassent 90 jours et le poids de ces arrêts de longue durée est passé de 48 % en 2019 à 57 % en 2024. Cette hausse des arrêts de longue durée explique en partie l’augmentation de près de 3 % de la durée moyenne par arrêt (24,1 jours contre 23,3 jours en 2023).
- Les risques psychosociaux (RPS) restent la première cause d’arrêts longs, représentant 36 % de ces arrêts en 2024 (vs 32 % en 2023) et contribuent à l’augmentation du taux d’absentéisme.
Si les cadres ont le taux d’absentéisme le plus faible (2,37 %), c’est aussi la plus forte hausse, en partie expliquée par une augmentation de plus d’un jour de la durée moyenne pour chaque arrêt (20,2 jours contre 19 jours en 2023).
À noter également que les femmes, surreprésentées dans les secteurs à forte sinistralité, affichent un taux d’absentéisme plus élevé que les hommes (respectivement à 6,1 % et 4,5 % en 2024) et que les jeunes salariés (20-30 ans) présentent la fréquence d’arrêt la plus élevée (1,9 contre 1,6 pour les 60-70 ans), souvent pour des motifs psychologiques. En revanche, les collaborateurs seniors affichent la durée moyenne par arrêt la plus élevée (33,3 jours pour les 50-60 ans et 44,5 jours pour les 60-70 ans), avec des pathologies plus lourdes et un temps de récupération plus long.