Secrétaire nationale CFE-CGC au dialogue social, Christine Lê décrypte les enjeux des élections.
Comment la CFE-CGC s’est-elle organisée pour mener campagne dans un contexte de grand morcellement territorial ?
Permettez-moi d’abord de souligner que ce scrutin et celui pour les chambres d’agriculture, qui se tiendra du 6 au 31 janvier 2025, seront adjoints aux résultats électoraux obtenus pour les comités sociaux et économiques (CSE) dans les entreprises, et que c’est à partir de ces trois consultations successives que sera calculée la nouvelle représentativité syndicale en juin 2025. Donc tous les scrutins comptent.
5 millions de salariés dont 500 000 cadres – le champ catégoriel de la CFE-CGC – travaillent au sein d’une très petite entreprise (moins de 11 salariés). Nous avons mené auprès d’eux une campagne en trois temps. Dès mi-mars, nous avons outillé nos militants pour qu’ils puissent rappeler aux salariés les enjeux, connaître les dates, les initiatives à mener… Pour cela, nous leur avons fourni des affiches, des outils de communication à destination des réseaux sociaux, évidemment précieux pour toucher des salariés si éparpillés.
Le deuxième temps de la campagne, c’était la sensibilisation des votants. Le taux de participation ne cesse de baisser et même l’U2P admet qu’il convient d’aider les salariés à se mobiliser. En 2021, seuls 6,19 % des cadres avaient voté. Des opérations sur le terrain ont donc été menées jusqu’à l’ouverture du scrutin par nos unions départementales et régionales, les fédérations…
Le troisième temps, ce sera la promulgation des résultats, le 19 décembre. Puis la nouvelle équipe se mettra en place pour 4 ans et le dialogue social se tiendra au sein des CPRI (Commissions paritaires régionales interprofessionnelles).
Quels sont les enjeux pour la CFE-CGC ?
La CFE-CGC ambitionne de continuer de progresser comme nous le faisons depuis trois scrutins au sein des TPE. Tout ça pour améliorer notre représentativité et donc avoir plus de poids dans les décisions prises au sein des instances.
L’idée consiste toujours à faire vivre la démocratie sociale au sein du bassin d’entreprises pour donner aux salariés voix au chapitre. Enfin, partout, la question de l’accès à la formation professionnelle apparaît primordiale et parfois difficile à obtenir. Or, se former est indispensable pour conserver son employabilité.
Dans les TPE, la part des cadres est faible. Est-ce un problème ?
Du tout ! Cela ne nous empêche en rien de progresser puisque nous défendons les intérêts des salariés au niveau de la branche professionnelle. Dans le contexte politique complexe qui est le nôtre, il est plus que jamais primordial de faire vivre la démocratie sociale. De toujours agir et se mobiliser pour défendre les salariés. Tous ont des droits (voir le guide CFE-CGC dédié aux salariés des TPE), quelle que soit la taille de leur entreprise !