Face à l’inquiétante explosion de la consommation d’alcool et de drogues en milieu professionnel, le gouvernement encourage un meilleur dialogue social de proximité.
Alcool, cannabis, cocaïne, héroïne, médicaments… Si la consommation de substances illicites au travail n’est pas récente, elle se répand en revanche à tous les niveaux dans les bureaux, sur les sites industriels ou sur les chantiers dans le BTP. Surtout, ces conduites addictives se banalisent parmi les salariés et les dirigeants d’entreprise dans tous les secteurs.
Cette dynamique devient « massive et persistante », selon une étude intitulée « Révéler ce qui ne se voit pas », publiée début juillet par Ithylo, un cabinet spécialisé dans la prévention des addictions en milieu professionnel. En l’espace de huit ans, le taux de positivité aux substances psychoactives (alcool et stupéfiants) est passé de 2,6 % en 2017, à 5,3 % en 2025, soit une augmentation de 107 %. Et d’après l’Institut national de recherche et de sécurité, 20 à 30 % des accidents du travail en entreprise sont liés à des addictions (alcool, tabac, drogues ou médicaments psychotropes).
Partant de ce constat, le gouvernement cherche à briser les tabous et à mobiliser les employeurs sur la prévention des conduites addictives, en les encourageant, entre autres, à procéder à des dépistages plus fréquents, en particulier « pour les postes de sûreté et de sécurité, exposés à des risques particuliers ». Aujourd’hui, « les médecins du travail évaluent à 8,6 % les salariés en difficulté avec l’alcool […] et à 7 % pour le cannabis », a rappelé Astrid Panosyan Bouvet, l’ex-ministre du Travail, lors d’un CNPST (Comité national de prévention et de santé au travail), le 11 juillet dernier.
La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) prend ce sujet très à cœur. À l’occasion de la journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, le 26 juin, elle a ainsi dévoilé son nouveau guide de sensibilisation des salariés aux risques liés aux addictions, à travers la mise à disposition de supports pédagogiques d’information (affiches, quiz, podcast, etc.). Elle préconise aussi l’intégration de certaines clauses dans le règlement intérieur de l’entreprise permettant de faciliter, par exemple, les procédures de détection des conduites addictives.
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