La réunion sur la prévention des accidents du travail dans le secteur du BTP, a débouché sur une liste très complète d’actions à mettre en œuvre.
La CFE-CGC BTP a participé à une réunion sur la prévention des accidents dans le bâtiment et les travaux publics, qui s’est tenue le 10 juin au ministère du Travail et de l’Emploi. Le syndicat était présent aux côtés de l’ensemble des organisations syndicales et de salariés (FO, CGT, CFDT, CFTC, Fédération Nationale de la Construction) et d’employeurs (FFB, FNTP, CAPEB, CNATP), face la ministre Astrid Panosyan-Bouvet, accompagnée du Directeur général du travail, Pierre Ramain et de collaborateurs. L’OPPBTP était également invité.
En introduction, la ministre a présenté un état des lieux des accidents du travail en France : plus de 77 000 accidents par an, qui concernent principalement 3 branches : le BTP, le transport et l’intérim. Un chiffre est particulièrement marquant : on a recensé 149 accidents mortels dans le BTP pour la seule année 2023 !
Tous les participants sont tombés d’accord sur les pistes d’actions à mettre en œuvre pour parvenir à une réduction des accidents du travail, et en particulier des accidents mortels, dans nos branches Bâtiment & TP :
– Impliquer davantage les Coordonnateur sécurité (CSPS) dès la conception des projets ;
– Responsabiliser les MO et MOE sur leur implication envers les coordonnateur Sécurité ;
– Chiffrer les coûts liés à la sécurité et la santé des salariés pour les valoriser dans les projets (qui ne peuvent cependant en aucun cas faire l’objet de variable d’ajustement dans l’offre) ;
– Limiter la sous-traitance à 2 niveaux ;
– Renforcer la présence sur les chantiers des organismes de contrôle ;
– Valoriser le coût de la sécurité sur les chantiers ;
– Faire éditer par le ministère un support générique de Document Unique qui puisse répondre aux exigences de la sécurité ( chantiers & ateliers ). Ce DU sera présenté avec le PPSPS aux intervenants sur les chantiers lors de l’accueil sécurité ;
– Améliorer l’accueil sécurité en entreprise et sur les chantiers ;
– Assurer une formation renforcée à la sécurité pour les intérimaires et les CDD ;
– Réaliser des formations sécurité et technique pour toutes les strates de l’entreprise dont l’encadrement avec l’OPPBTP ;
– Former les chefs d’entreprise ;
– Impliquer les maitres d’ouvrage avec une responsabilité copartagée comme dans l’industrie ;
– Généraliser les protections contre les chutes, quelle que soit la hauteur des ouvrages ;
– Équiper tous les salariés avec les EPI ( casque-vêtement de travail-chaussures de sécurité, etc.) ;
– Référencer les entreprises avec la mise en place d’ une certification ;
– Attribuer les marchés suivant des critères de prévention en tenant compte des taux de fréquence et taux de gravité ;
– Effectuer une vraie préparation de chantier (Dict- PPSPS en utilisant le DUER…) ;
– Repérer les risques liés au burn out et au suicide, qui touchent les salariés et l’encadrement même en dehors des chantiers
En conclusion, la ministre du Travail a remercié les participants pour la convergence des avis et propositions en vue de réduire le nombre d’accidents et a proposé un rendez-vous de suivi en octobre. Nous devons maintenant rester mobilisés et reprendre le cadre légal en listant des pistes de suggestions, dont un lot spécifique hygiène -sécurité et la limitation de la sous-traitance… Mais il importe aussi de travailler à la reconversion des salariés blessés à des aménagements de postes. Dans ce domaine, des accords sont d’ailleurs en cours sur l’emploi des séniors.