Retour à une gestion pilotée par les partenaires sociaux, mise en œuvre de la convention d’objectifs et de gestion, accompagnement de nos seniors : les grands enjeux vus par Philippe Baux, délégué national CFE-CGC.
Quelles sont les grandes revendications de la CFE-CGC pour pérenniser la Sécu et garantir l’accès aux soins et l’accompagnement aux différents moments de la vie ? Philippe Baux : Prenons un exemple simple. L’État gère le budget de la retraite de base et la branche vieillesse, dont le déficit devrait se dégrader de nouveau en 2025 pour atteindre 6,2 milliards d’euros. Les partenaires sociaux gèrent, quant à eux, la retraite complémentaire (Agirc-Arrco), dont les résultats 2024 ont affiché un excédent de 1,6 milliard d’euros. L’État souhaite donc régulièrement faire main basse sur un trésor de guerre ne lui appartenant pas…
La CFE-CGC propose donc en premier lieu le retour à une gestion pilotée par les partenaires sociaux. Il faut, par ailleurs, revoir les exonérations des cotisations patronales sans contrepartie et se préoccuper de l’emploi des jeunes et des seniors, des pistes nécessaires pour augmenter les ressources du système. Nous n’excluons pas non plus de revoir les dépenses, par exemple le remboursement de certains traitements et médicaments dont l’évaluation, par des experts indépendants, est jugée faible ou modérée. Se pose aussi la question des facturations déraisonnables de certains professionnels de santé. Plus largement, une réflexion systémique sur le ratio charges/dépenses doit intervenir, sans tabou. Enfin, il convient bien entendu de continuer à développer la prévention, notamment dans le cadre du travail.
-> Lire l’article de Mathieu Bahuet sur le site de la Confédération
-> À lire aussi : le dossier 80 ans de la Sécurité sociale dans le magazine CFE-CGC de septembre 2025

