La question de la retraite par capitalisation, dont l’application divise les partenaires sociaux, a été au cœur d’une des réunions du conclave retraite.
La réunion du 24 avril du conclave retraite, qui réunissait les partenaires sociaux participants (CFE-CGC, CFDT, Medef et CPME), portait sur l’élaboration et le renforcement d’un système de retraite par capitalisation en complément du système par répartition. Pour rappel, en France, la retraite par capitalisation représente 5,1 % des cotisations et 2,3 % des pensions en 2022.
La capitalisation, arme contre la baisse du taux de remplacement ?
Les discussions ont d’abord porté sur l’objectif principal d’un éventuel renforcement du système de la retraite par capitalisation : compenser la baisse anticipée du taux de remplacement et maintenir le niveau de vie des futurs retraités.
Cependant, ce système n’est pas à l’abri des déséquilibres démographiques. Ainsi, il ne pourra constituer à lui seul une réponse aux défis posés par le vieillissement de la population française, passée de 4,1 à 1,7 actifs par retraité entre 1960 et aujourd’hui.
Sur ce sujet, Christelle Thieffine, secrétaire nationale CFE-CGC à la protection sociale et cheffe de file de la négociation, a souligné la situation particulièrement défavorable des cadres, dont le taux de remplacement n’est que de 53 %, contre 76 % pour les non-cadres. Selon la CFE-CGC, cette disparité justifierait la mise en place d’un dispositif de capitalisation spécifiquement adapté à ces populations pénalisées par le système actuel.
Par ailleurs, la CFE-CGC a souligné l’importance de mettre en place des dispositifs encourageant l’ouverture d’épargnes orientées vers des investissements dans la réindustrialisation en France et en Europe.
« Nous n’avons aucun tabou vis-à-vis de la retraite par capitalisation, affirme Christelle Thieffine, car elle pourrait jouer son rôle de 3e volet, après la retraite de base et complémentaire, sans les remettre en cause. Mais il faut s’assurer que son utilisation est pertinente. Pour la CFE-CGC, le développement des dispositifs d’épargne retraite doit servir à notre économie et notamment pour l’investissement dans la réindustrialisation, en France et en Europe ».
« À ce stade de la négociation, la proposition de la partie employeur est décevante, car elle n’inclut aucune contribution des employeurs. Un dispositif reposant uniquement sur la participation des salariés perd toute crédibilité en entreprise. Il est impensable de créer un dispositif obligatoire sans implication partagée avec les employeurs. De plus, sans participation financière de leur part, leur présence dans la gouvernance des fonds ne saurait être justifiée. »
-> Lire l’article complet de François Tassain sur le site de la Confédération