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Retraites : les pistes de Barnier pour « améliorer » la réforme

Le Premier ministre considère qu’il est possible d’« améliorer » la réforme de 2023. Les Echos ont fait un tour d’horizon des ajustements possibles.

La voie ouverte sur les retraites est étroite. Selon Michel Barnier, il est souhaitable d’« améliorer » la réforme de 2023, mais le « le cadre financier » trouvé, avec le report de l’âge de départ en retraite à 64 ans, doit être « préservé ». Le Premier ministre renvoie la balle aux partenaires sociaux, en rappelant qu’« il y a beaucoup de progrès possibles sur la prise en compte de la pénibilité, des mères de famille, des carrières longues ».

« Autant de sujets délicats qui avaient déjà été ouverts en 2023, et sur lesquels il ne sera pas forcément aisé de dégager de nouvelles avancées », estime la journaliste Solenn Poullennec, qui en a fait un tour d’horizon.

 

  • Amortir la pénibilité des métiers, un chantier inachevé : « Travailler deux ans de plus […] quand le métier qu’on exerce est pénible […] cela peut apparaître comme anxiogène», a reconnu lundi matin la nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, (voir son portrait ). La réforme de 2023 voulait pourtant améliorer le sort des personnes ayant un poste pénible en améliorant le « compte professionnel de prévention ». Créé en 2014, ce dispositif permet aux personnes travaillant la nuit, avec du bruit, sous des températures extrêmes… d’accumuler des points pour se former, réduire leur temps de travail, voire partir plus tôt à la retraite. La réforme de 2023 a prévu la création d’un fonds doté de 1 milliard d’euros sur cinq ans pour prévenir « l’usure professionnelle » des personnes exposées aux postures pénibles, vibrations et ou charges lourdes. Encore faut-il que les métiers ciblés soient définis, ce qui est un travail de longue haleine.
  • Le casse-tête des retraites des femmes

La hausse de l’âge légal à 64 ans fait en partie perdre aux femmes le bénéfice des trimestres obtenus au titre de la maternité et de l’éducation des enfants. Le gouvernement d’Élisabeth Borne s’était ainsi retrouvé accusé d’injustice. « Il faut rendre la dernière réforme des retraites peut-être plus soutenable pour tous et répondre aux anxiétés qu’elle a pu générer en particulier chez les femmes », a reconnu Astrid Panosyan-Bouvet.

  • L’imbroglio des « carrières longues »

Avant Michel Barnier, explique Les Echos, c’est le Rassemblement national qui voulait améliorer le sort des Français ayant commencé à travailler tôt en remettant sur la table la question des « carrières longues ». Pendant les législatives, le parti d’extrême droite a ainsi soutenu qu’il faciliterait les départs en retraite de ces Français en leur permettant de tourner la page de la vie active à 60 ans avec 40 années de cotisations. Une mesure qui reviendrait à ouvrir les vannes des départs anticipés. In fine, la réforme des retraites a élargi les possibilités de départs anticipés pour carrières longues, en l’ouvrant à ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans et en alignant la durée d’assurance requise pour avoir une retraite à taux plein, sur la durée de cotisations de droit commun.